Replay de la conférence

Le Passeport Numérique des Produits (DPP) avance vite : ce n’est plus un sujet “pour plus tard”, mais une trajectoire qui va toucher, progressivement, une grande partie des produits mis sur le marché européen. Lors de cette soirée, l’idée n’était pas de noyer l’audience sous les acronymes, mais de remettre du concret : ce que le DPP impose, ce que ça change dans les entreprises, et comment s’y préparer sans subir.

Le DPP n’est plus un sujet “prospectif” : c’est une bascule industrielle

Dès l’ouverture, Diana de Bernardy (Cheffe de marché circularité et durabilité) pose le décor : le Digital Product Passport (DPP) devient progressivement une nouvelle colonne vertébrale pour organiser l’information produit, dans une logique d’économie circulaire et de conformité.

L’idée est simple sur le papier : un passeport numérique qui rassemble des informations clés (origine, composition, réparabilité, recyclabilité, etc.) pour permettre :

  • des choix plus durables côté consommateurs,
  • une meilleure réparation / réemploi / recyclage,
  • et un renforcement du contrôle de conformité par les autorités.

Mais ce que rappelle la conférence, c’est que derrière cette “fiche produit numérique”, il y a surtout un changement de méthode : structurer, gouverner et partager la donnée… sans perdre la main.

Un calendrier à garder sous les yeux (et à intégrer dans les roadmaps)

L’un des apports les plus actionnables vient de Vincent Routaboul (Directeur général, TephraOne) : au-delà des grands principes, c’est le calendrier DPP qui doit guider la préparation — car les filières ne seront pas concernées au même rythme.

Dans son intervention, il rappelle un calendrier prévisionnel d’adoption des actes délégués sectoriels.

2026

Fer et acier

2027

Textiles

2027

Pneus

2027

Aluminium

2028

Ameublement

2029

Matelas

Et côté jalons réglementaires, la chronologie “macro” (présentée par GS1) permet de comprendre pourquoi beaucoup d’entreprises ont l’impression que “les règles sont connues… mais pas les conditions d’application” : entrée en vigueur, plan de travail, actes délégués, standards, puis mise en application progressive.

Message à retenir : le sujet n’est pas “quand est-ce que ça tombe ?”, mais “comment être prêt avant que ça tombe”, car les chantiers data/IT/terrain prennent toujours plus de temps que prévu.

Du texte réglementaire au quotidien opérationnel

Quand Vincent Routaboul parle DPP, il le relie immédiatement à des réalités très concrètes : contrôles aux frontières, numérisation de la conformité (jusqu’au marquage CE numérique), lutte contre la fraude, traçabilité tout au long de la vie du produit et accès aux informations pour les consommateurs et les autorités.

Et surtout, il insiste sur un point souvent sous-estimé : “le calendrier est connu, mais on attend les actes délégués” — autrement dit, l’exécution doit démarrer sans attendre d’avoir 100% des détails, sous peine de prendre du retard au moment où tout s’accélère.

ATOUT ESSENTIEL DE L’ÉCONOMIEDU RÉEMPLOI

La donnée : le vrai cœur du passeport (et le vrai point dur)

Autre moment fort : Jérémy Paris (CTO, TephraOne) remet la donnée au centre, sans détour. Dans son intervention, il rappelle que la donnée du passeport est un socle : elle donne une identité au produit, relie données statiques et données dynamiques, et devient un actif stratégique — à condition d’être maîtrisée.

Le problème ? Dans beaucoup d’organisations, les informations utiles existent déjà… mais elles sont :

  • dispersées,
  • dans des formats hétérogènes,
  • réparties entre plusieurs outils et acteurs.

Sa conclusion est limpide : le défi n’est pas uniquement de “mettre un QR code”, mais d’orchestrer un système complet (collecte, sécurisation, échanges, interfaces, droits d’accès), avec des choix structurants : cloud vs on-premise, RFID/QR/NFC selon les usages, authentification, voire blockchain selon les contextes.

RFID, terrain et exécution : “ce n’est pas un projet IT”

Sur la partie très opérationnelle, Lucas Gautier (Channel Sales Engineering Manager, Zebra Technologies) apporte une lecture “frontline” : pour que le DPP vive, il faut des moyens fiables de capturer la donnée et de faire circuler l’information dans les flux réels (entrepôt, magasin, atelier, retours, maintenance…).

Son message est volontairement cash : la RFID n’est pas un projet IT, c’est un changement de modèle opérationnel. Et il encourage à démarrer, même petit, car la vitesse d’exécution fera la différence quand la pression montera.

En miroir, la conférence montre aussi comment des briques “terrain” (lecture RFID, terminaux, automatisation, IA embarquée) s’assemblent avec des briques “système” (API, intégration ERP, gestion des droits, services de données) pour construire quelque chose de robuste.

Focus pneus : Michelin montre ce que signifie “passer à l’échelle”

Enfin, la conférence prend de la hauteur avec un exemple très parlant : la filière pneus, où le DPP peut soutenir une économie circulaire mieux outillée. Le cas des pneus est un excellent exemple, parce qu’il oblige à penser la traçabilité sur un cycle de vie long, avec de multiples mains, et des enjeux de circularité très concrets. Pierre Guinault (RFID System Manager, Michelin) explique comment l’industrie s’est structurée autour d’une identification unitaire et de services d’accès aux données, et en quoi cela prépare naturellement le terrain pour un DPP qui vise justement la continuité sur le cycle de vie (usage, rechapage, fin de vie, recyclage).

Les principes mis en avant : identification unique durable, architecture décentralisée (pas une duplication de toutes les bases), et gouvernance des droits d’accès (tout le monde n’a pas besoin de tout voir).

Le cas du projet CIRPASS2 est présenté comme un terrain d’apprentissage “grandeur nature”, avec des objectifs de validation à l’échelle et des résultats attendus sur plusieurs années.

To identifytires and builddata drivenservices & solutions

En filigrane : la conformité… et l’opportunité

La conclusion commune des différentes interventions se rejoint : oui, le DPP est une contrainte. Mais bien préparé, il peut devenir un levier d’innovation : meilleure transparence, confiance renforcée, nouveaux services (suivi post-vente, maintenance prédictive, fin de vie mieux valorisée), et pilotage plus intelligent grâce à la donnée.

Et c’est probablement le fil rouge le plus utile de la conférence : ne pas traiter le DPP comme une “case à cocher”, mais comme un projet transversal où conformité, data, outils terrain et gouvernance doivent avancer ensemble — avec le calendrier en tête dès maintenant.

Ce que CIPAM propose autour du DPP : une approche bout-en-bout

Chez CIPAM, le DPP est une continuité naturelle de notre métier : rendre la traçabilité réelle, industrialisable et maintenable. Nous vous accompagnons de l’analyse et du cadrage jusqu’à l’intégration et l’exploitation, avec une priorité : fiabiliser la donnée. Parce qu’un DPP ne se limite pas à un identifiant, nous intégrons aussi les briques qui sécurisent et enrichissent l’information (contrôle, vérification, automatisation).

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